Comment déclarer ses revenus ou plus-values issus de la cryptomonnaie en Israël ?
- Hillel Berrih
- Sep 5
- 4 min read
Updated: Sep 6
De nombreux Israéliens possèdent du Bitcoin, de l’Ethereum ou d’autres cryptomonnaies, mais peu d’entre eux savent qu’ils ont l’obligation de les déclarer à l’administration fiscale. Certains ignorent tout simplement que la loi impose un cadre fiscal aux cryptoactifs, d’autres ne mesurent pas ce qu’ils perdent en ne déclarant pas leurs opérations. Pourtant, bien comprendre la réglementation peut permettre non seulement d’éviter des sanctions, mais aussi de récupérer de l’argent grâce à la reconnaissance des pertes.
Selon la législation israélienne, les cryptomonnaies sont considérées comme des actifs. Cela signifie que chaque opération – vente, échange, paiement en cryptomonnaie – est un événement fiscal. Lorsqu’un gain est généré, il est soumis à un impôt sur les plus-values de 25 %. En cas de perte, un droit à déduction existe, permettant de compenser les pertes sur les cryptoactifs avec des gains réalisés sur d’autres investissements. En ne déclarant pas leurs opérations, de nombreux contribuables perdent ce droit. Certains ne sont pas enregistrés auprès du fisc, d’autres comptent sur un comptable qui ne maîtrise pas les spécificités du secteur. Dans tous les cas, l’absence de déclaration peut coûter très cher.
Il faut savoir que le non-déclaration des gains ou des avoirs en cryptomonnaie est une infraction. L’administration fiscale israélienne a déjà entamé des enquêtes à ce sujet et dispose d’outils sophistiqués, y compris des échanges d’informations avec des plateformes étrangères et des croisements de données bancaires. Elle peut donc très bien savoir qu’un contribuable détient ou a utilisé des actifs numériques, même si ce dernier ne l’a jamais signalé. Cela expose à des amendes, des pénalités, des intérêts et, dans certains cas, à des poursuites pénales.
Au-delà du risque juridique, il existe aussi une perte économique directe. Un investisseur qui a subi une perte de 20 000 shekels sur le Bitcoin, par exemple, et qui réalise la même année un gain de 40 000 shekels en bourse, pourrait ne payer d’impôt que sur 20 000 shekels. Mais cette compensation n’est possible que s’il a déclaré l’ensemble des opérations. Ne pas déclarer revient donc à renoncer à une économie d’impôt parfaitement légale.
Il est particulièrement important de consulter un expert ayant une réelle expérience dans la fiscalité des cryptoactifs. Cela est d’autant plus vrai dans les situations complexes : échanges entre cryptomonnaies, plateformes ayant fait faillite comme FTX, vol ou perte d’accès au portefeuille numérique, revenus issus de staking ou de minage, ou encore opérations sur plateformes étrangères. Même si aucun shekel n’a été déposé sur un compte bancaire, l’opération reste soumise à déclaration. Seul un professionnel compétent saura identifier les événements imposables, les pertes déductibles et les déclarations à effectuer.
Le risque de non-déclaration est d’autant plus élevé en 2025, année au cours de laquelle les autorités fiscales israéliennes ont renforcé leur vigilance sur les actifs numériques dans le cadre des déclarations de patrimoine. Le principal danger est d’ordre pénal. L’administration considère la non-déclaration comme une infraction grave, parfois plus sévère encore que le simple non-paiement de l’impôt. Elle peut entraîner une enquête, une inculpation, voire une condamnation pénale, assortie d’une peine de prison. Des amendes, une majoration de 30 % du montant dû, ainsi que des procédures de saisie ou de confiscation d’actifs peuvent également être appliquées.
Au-delà du risque pénal, le contribuable non-déclarant s’expose à des procédures fiscales longues et coûteuses, à des blocages bancaires et à l’impossibilité de réintégrer légalement les fonds issus de cryptomonnaies dans le système financier israélien. À cela s’ajoute la perte de toute capacité de planification fiscale, les risques de taxation rétroactive et une grande insécurité juridique.
La croyance selon laquelle les cryptomonnaies sont anonymes est également fausse. La technologie blockchain est publique, traçable et permanente. Les autorités fiscales, en Israël comme aux États-Unis, utilisent des outils spécialisés d’analyse de blockchain et collaborent avec les principales plateformes d’échange, qui transmettent des données sur leurs utilisateurs. Les affaires Bitfinex ou Silk Road ont démontré que les gouvernements étaient capables de retrouver et de confisquer des fonds, parfois des années après les faits.
Il est donc crucial de comprendre que si vous possédez des actifs numériques, les autorités peuvent déjà disposer d’informations à votre sujet. Ne pas déclarer est une infraction, et c’est aussi potentiellement une erreur coûteuse. Car en cas de pertes sur vos cryptomonnaies, vous pouvez bénéficier de déductions fiscales à condition de les avoir déclarées.
Pour bien se préparer, il est recommandé de faire un état des lieux de toutes ses opérations passées, de consulter un expert-comptable spécialisé dans les cryptoactifs et de se mettre en conformité. Une déclaration claire et précise peut éviter bien des ennuis, permettre des remboursements et ouvrir la voie à une gestion fiscale efficace.
En conclusion, si vous détenez des cryptomonnaies, même sans avoir effectué de transactions récentes, il est impératif de vérifier votre situation. Vous pourriez être en infraction sans le savoir, mais aussi éligible à un remboursement d’impôt. L’administration fiscale israélienne s’organise activement pour identifier les détenteurs d’actifs numériques. Il est donc fortement conseillé de régulariser votre situation avant qu’elle ne vous rattrape. Déclarer ses cryptos, c’est protéger son patrimoine, éviter les sanctions, et s’assurer une tranquillité d’esprit.
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